Telemann, 12 Fantaisies
Tracklisting
- Diapason 5
- Choc Classica
Alpha Classics • Alpha 267 • ISBN 3760014192678 • 1 CD • 0 h 58
- Fantasia 1 in A major (3:22)
- Fantasia 2 in a minor (5:10)
- Fantasia 3 in b minor (4:08)
- Fantasia 4 in Bb major (4:10)
- Fantasia 5 in C major (4:29)
- Fantasia 6 in d minor (6:21)
- Fantasia 7 in D major (5:58)
- Fantasia 8 in e minor (4:36)
- Fantasia 9 in E major (6:19)
- Fantasia 10 in f# minor (4:50)
- Fantasia 11 in G major (3:57)
- Fantasia 12 in g minor (5:29)
Écouter le disque
À propos
Programme
Georg Philipp Telemann
Les 12 Fantaisies de Telemann sont un sommet du répertoire de flûte. Organisé par tonalités montant progressivement du ton de LA à celui de SOL, un cycle pour flûte seule d’une telle dimension ne connait pas d’équivalent. Ayant chacune leur propre climat, ces fantaisies sont des miniatures qui enchaînent 3 ou 4 mouvements de même ton. Elles ont en commun la concision, la brièveté des formes et l’alternance rapide de leurs mouvements. À chaque instant Telemann tient l’auditeur en haleine en jouant sur les effets de contraste et de surprise par l’alternance de caractères et de tempi opposés.
Interprète
François Lazarevitch : flûte traversière
François Lazarevitch signe à nouveau
Philippe Venturini – classica
un enregistrement qui accède
à la première place de la discographie.
Presse
mai 2017
Classica – choc
Philippe Venturini
François Lazarevitch fait courir un souffle libre et fort sur l’oeuvre du prolifique baroque
Telemann se soumit aux contraintes de la fantaisie à quatre reprises, à chaque fois à destination d’un instrument seul : la flûte traversière, le violon, le clavier et la viole de gambe. L’objet de ces compositions, comme tant d’autres à l’époque (on pense bien sûr à Bach), est autant d’instruire que de distraire. Par sa forme ouverte, la fantaisie se montre la plus favorable aux exercices de l’imagination et à la cohabitation de styles variés. Comme ses contemporains. Telemann pratiquait »Les Goûts réunis » chers à Couperin. De la toccata à la suite de danses en passant par des pages contrapuntiques, la musique profite de la diversité des tempos et de la variété du nombre de mouvements. On remarque que la »Fantaisie n°7 » ouvrirait une possible seconde partie par un style d’ouverture à la française comme la »Variation n°16 des Goldberg » de Bach. Après un magnifique double CD consacré à la musique pour flûte de Bach (Alpha, Choc, Classica n°162), François Lazarevitch signe à nouveau un enregistrement qui accède à la première place de la discographie jusque lors dominée par Barthold Kuijken (Accent, 1978) et Jed Wentz (Brilliant, 2006). Si l’éditeur ne dit rien sur l’origine de l’instrument (une copie de Rottenburgh ?), on en apprécie la sonorité ample et chaleureuse, restituée avec soin par les micros d’Aline Blondiau. Cette plénitude du timbre ne ralentit cependant jamais la mobilité des lignes et la clarté des plans sonores. Il suffit d’écouter la précision avec laquelle la ligne de basse est suggérée ( »Fantaisie n°6 »). Mais, malgré cette mise en place millimétrée, la barre de mesure doit céder le premier rôle à l’imagination, à l’éloquence (le rubato dans l’introduction lente de la »Fantaisie n°2 », le jeu des silences dans la »n°4 »), à la spontanéité (les ruptures de ton de la »n°5 ») et à la malice (la gigue conclusive de la »n°1 »). François Lazarevitch a manifestement saisi la polysémie du mot fantaisie.
mai 2017
Diapason
Jean-Luc Macia
Pas faciles à jouer ces »Douze fantaisies » qui exigent de donner l’illusion d’une polyphonie imaginaire et d’enchaîner de brèves cellules où se succèdent mouvements de sonate et danses archétypales. François Lazarevitch bénéficie d’abord d’un instrument d’un délicate beauté, sans doute une traversière baroque en bois (mais cela n’est pas précisé dans la notice du CD), aux couleurs denses, avec un supplément de « gras » qui profite à la saveur du timbre sans empâter la diction. Lazarevitch, dont l’art de « conteur » repose autant sur la pratique du répertoire baroque que sur celle des musiques dites populaires, nourrit la ligne voluptueuse avec des pauses et des effets de dynamique soigneusement ménagés, sans la moindre raideur. Les volets de ces douze kaléidoscopes (des années 1720) s’enchaînent avec un naturel rare.
Quelques exemples : les phrasés aériens dans un »Allegro » de la Fantaisie n°5 à 3′, la langueur atmosphérique au mitan de la n°9, la volubilité sereine »alla » Bach qui ouvre la n°11 et enfin la conclusion virevoltant avec panache de l’ultime Fantaisie. D’audacieux silences ponctuent certaines pages avec un sens de la dramaturgie que l’on n’attend pas dans des formats aussi condensés. On note aussi la qualité d’articulations à la souplesse étudiée – Lazarevitch s’appuie sur les écrits de Quantz pour mettre en garde contre des articulations efficaces mais trop schématiques. Le soin que le flûtiste instille dans son interprétation atténue fugitivement le caractère fantasque des partitions qui n’ont pas toujours les miroitements que leur prêtait jadis Barthold Kuijken (Accent, Diapason d’or). Mais dans les versions récentes, seule Héloïse Gaillard suscitait autant d’intérêt, en utilisant plusieurs instruments.
avril 2017
ResMusica
Stéphane Reecht
Savourons les Fantaisies de Telemann avec François Lazarevitch
Le flûtiste et chef des Musiciens de Saint-Julien nous offre une escapade en solo dans les fantaisies pour flûte seule de Georg Philipp Telemann, au son chaleureux de son traverso. Toutes proportions gardées, les douze Fantaisies de Telemann sont l’équivalent pour la flûte des six Sonates et partitas pour violon et des six Suites pour violoncelle de Bach : un cycle cohérent de pièces découpées en mouvements, unique par sa qualité, faisant appel au meilleur de la musicalité et de la virtuosité de l’interprète. Celui-ci n’est pas accompagné mais doit rendre compte d’une harmonie et même d’un contrepoint bien présents dans la partition. Pour cela, les meilleurs alliés du flûtiste sont une acoustique généreuse et des tempi maîtrisés. Pour la première, François Lazarevitch profite à plein de la réverbération propre à l’architecture religieuse, qui permet plus facilement de suggérer une polyphonie. Pour les seconds, il adopte une modération qui lui permet de profiter de chaque mouvement et de ses caractères, de varier les phrasés et l’articulation, de souligner les nombreuses finesses d’écriture et la complexité de certaines mélodies, et de proposer des ornements souvent spectaculaires mais toujours à propos. En un mot, François Lazarevitch se donne les moyens de faire honneur au titre de ces pièces, et il réussit admirablement à en rendre la fantaisie, synonyme ici moins de légèreté que de richesse d’écriture. Son approche très analytique, qui le conduit à voir des rythmes de danses ou des fugues dans nombre des mouvements, fait que certains sont pris vraiment lentement (le Vivace de la Fantaisie 3, ou le Dolce de la Fantaisie 6 : 3 minutes 45 secondes pour six lignes de musique avec reprises !). Mais l’acoustique et la richesse du son font que la musique se tient toujours. Et quand l’écriture le demande, François Lazarevitch atteint la vélocité qui permet de donner l’illusion de plusieurs voix simultanées (Presto de la Fantaisie 5, premier Allegro arpégé de la Fantaisie 11). Les Fantaisies pour flûte de Telemann, davantage enregistrées à la flûte à bec, trouvent ainsi en François Lazarevitch un interprète au traverso des plus recommandables, qui se hisse à la hauteur de Barthold Kuijken et de sa version historique chez Accent. »
avril 2017
Libre.be
MDM
Trente-quatre ans après l’enregistrement historique (dans tous les sens du terme) de Bartold Kuijken, voici une nouvelle occasion de s’extasier devant le charme irrésistible de ces Fantasias de Telemann. Voulues « senza basso » et composées vers 1720, ces pièces sont comparables aux sonates pour violon seul de Bach dont elles partagent le caractère foisonnant, inscrit dans un savant contrepoint. Tout y passe : le chant, la danse, les airs populaires, abordés selon les « goûts réunis » en vogue à l’époque. Et si l’approche de Kuijken privilégie la rhétorique, voire le drame, celle de Lazarevitch se distingue surtout par son climat poétique, sa liberté et, bien sûr, son inépuisable « fantaisie ». Le tout inscrit dans des tempos naturels, amplement respirés (ce qui n’exclut pas la vivacité) et des sonorités lumineuses et colorées.