Noël baroque

Tracklisting

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Alpha Classics • Alpha 266 • ISBN 3760014192661 • 1 CD • 1 h 00

  1. Tous les Bourgeois de Chastre – d’après Michel Corrette (2:22)
  2. Iesous Ahatonia – d’après Jean de Brébeuf (4:19)
  3. Noël Poitevin (Au saint Nau) – d’après André Raison (3:09)
  4. Or nous dites Marie – d’après Louis-Claude Daquin (5:54)
  5. Quand Dieu naquit à Noël – d’après Michel Corrette (4:01)
  6. C’est une fille muette – chant traditionnel québécois collecté par Marguerite et Raoul d’Harcourt (4:00)
  7. Concerto Fatto per la notte di natale – Arcangello Corelli-Vivace-Grave (1:13)
  8. Concerto Fatto per la notte di natale – Arcangello Corelli-Allegro (2:18)
  9. Concerto Fatto per la notte di natale – Arcangello Corelli-Adagio-Allegro (2:42)
  10. Concerto Fatto per la notte di natale – Arcangello Corelli-Vivace (0:56)
  11. Concerto Fatto per la notte di natale – Arcangello Corelli-Allegro (2:10)
  12. Concerto Fatto per la notte di natale – Arcangello Corelli-Largo (3:21)
  13. À la venue de Noël – d’après Marc-Antoine Charpentier et Charles-Hubert Gervais (2:43)
  14. Si c’est pour oster la vie – d’après Pierre Guédron (1)
  15. Une jeune pucelle – d’après Louis-Claude Daquin (5:16)
  16. Noël bressan (Nos alins raconté l’histoaire) sur l’air des Pelerins de Saint Jacques – d’après Jean-François Dandrieu (4:44)
  17. Noël Suisse (Il est un petit l’ange) – d’après Michel Corrette (3:17)
  18. Simphonie – Michel-Richard Delalande (1:37)
  19. Joseph est bien marié – d’après Marc-Antoine Charpentier et Charles-Hubert Gervais (3:46)

Écouter le disque

À propos

Né d’un patient travail de restauration, ce programme de noëls gagne la lumière et la fraîcheur d’une relecture neuve et inspirée : Les Musiciens de Saint-Julien et la Maîtrise de Radio France révèlent de véritables bijoux baroques de polyphonie instrumentale et vocale.

Interprètes
Maîtrise de Radio France, direction Sofi Jeanni
François Lazarevitch : direction, flûtes, musette
Bojan Cicic : violon 
Sophie Iwamura : violon 
Nicolas Sansarlat : alto 
Valentin Tournet : viole de gambe 
Bruno Helstroffer : théorbe 
Jean Rondeau : clavecin, orgue 
Enea Sorini : chant, tympanon, percussions 
Elsa Frank : hautbois, flûte 
Niels Coppalle : basson, flûte

Ce qui pourrait, sous d’autres mains, devenir anecdotique n’est pas flatté par des fards faciles, mais revivifié par une inépuisable
énergie improvisatrice !

Xavier bisaro – Diapason

Presse

décembre 2016

Classica (CHOC)

Jérémie Bigorie et Philippe Venturini

Un noël grand siècle

Conception du programme, recherche, arrangements, adaptation des paroles, édition des partitions : François Lazarevitch est à la manœuvre derrière ces dix-neuf plages conciliant ferveur populaire et probité artistique. Le directeur des Musiciens de Saint-Julien a en effet puisé les paroles parmi d’anciennes bibles avant de « choisir dans les sources musicales les versions qui pouvaient le mieux s’accommoder au naturel du texte et à la polyphonie chantée ». Un travail de bénédictin, si l’on songe aux problèmes que soulèvent la forme et la prosodie. Autre réussite, la variété des langues (des patois régionaux au québécois), des rythmes (processions, pastorales…) et des timbres au travers d’un effectif coloré agrémentent percussions, guitare et autre musette. On compte une seule pièce a cappella, dans laquelle brillent la discipline et la clarté cristalline des voix de la Maîtrise de Radio France, subtilement conduite par Sofi Jeannin : « Une jeune pucelle », greffée sur les notes de Louis-Claude Daquin. Un souhait : puisse « Quand Dieu naquit à Noël », d’après une musique de Corrette, supplanter de temps à autre le sempiternel « Il est né la divin enfant ». La parenthèse instrumentale revient au bien nommé Concerto grosso « Pour la nuit de Noël » de Corelli , dont la partie concertino est ici dévolue aux flûtes à bec et au basson. Jamais le fruit d’une alternance mécanique, le passage d’un groupe à l’autre fonctionne au gré de rapports savamment équilibrés qu’accentue la petite harmonie (Pastorale finale). Les Choristes version haut de gamme, ce Noël baroque, certes idéal pour accompagner la décoration du sapin et l’installation de la crèche, fera de l’usage.[…]

décembre 2016

Télérama ffff

Sophie Bourdais

Beau Geste : mélodies simples, arrangements créatifs, Les Musiciens de Saint-Julien enchantent Noël

Les Noëls étaient autrefois des chansons populaires susceptibles d’inspirer des compositeurs « sérieux » (dont Marc Antoine Charpentier), le même texte pouvant connaître plusieurs destins aimables. Un exemple éclairant en est « Or nous dites Marie », évoqué ci-dessus, joué ici dans le version de Louis Claude Daquin. On trouve bien d’autres perles dans ce délicieux recueil de noëls multilingues conçu par François Lazarevitch, fondateur des Musiciens de Saint-Julien, pour répondre au désir qu’avait Sofi Jeannin, directrice musicale de la Maîtrise de Radio France, de faire chanter Noël à ses ouailles. À partir de sources disparates, François Lazarevitch a effectué tout un travail de recomposition instrumentale et polyphonique. Avec succès : à la simplicité originelle des mélodies répond l’inventivité des arrangements, où cordes, bois, musette, percussion se répartissent les rôles pour mieux servir le texte. Dans une version pour flûtes à bec et basson, le « Concertos fatto per la notte di Natale », de Corelli, constitue le cœur instrumental de ce qui reste avant tout une fête vocale grâce aux voix des maîtrisiens, remarquables par la clarté des timbres et la précision de la diction. Et si ces noëls naïfs et chaleureux, au charme débordant, détrônaient enfin le sempiternel « Il est né le divin enfant » ?

décembre 2016

Diapason (5 diapasons)

Xavier Bisaro

Les disques de Noël en disent parfois plus sur nous-mêmes que sur la Nativité. Années 1970 : les mélodies traditionnelles se trouvent parées de tout le confort moderne apportée par la plume sophistiquée d’un François Rauber ou d’autres poètes de l’arrangement. Quarante ans plus tard, ces mêmes mélodies sont le point de rencontre entre historicisme, goût pour les musiques de culture orale et subjectivité créatrice. Car c’est bien ainsi qu’elles apparaissent dans ce disque d’une post-modernité assumée. Une telle mutation donne à penser mais ne doit pas dissimuler le plaisir que procure cette réalisation réunissant les Musiciens de Saint-Julien et la Maîtrise de Radio-France. Tentons d’en définir les strates.
Une couche d’Ancien Régime : des noëls instrumentaux empruntés majoritairement à des compositeurs organistes (Corrette, Dandrieu, Raison, Daquin). Une dose d’appropriation « folk » : ces mêmes noëls chantés et joués par un ensemble aux timbres plus ou moins attendus (le tympanon a décidément le vent en poupe). Et puis une importante part de réécriture afin d’équilibrer voix et instruments, de varier les couleurs, voire de transformer une simple monodie en une pseudo-polyphonie. Et encore une chanson en langue amérindienne pour l’ouverture au monde, sans oublier l’inusable Concerto «  Pour la nuit de Noël » de Corelli, peut-être pour ne pas lasser l’auditeur.
Face à un tel télescopage de références, mieux vaut se laisser porter, au gré d’une écoute au premier degré, par la verve des comparses de François Lazarevitch qui, une fois de plus, fait mouche. Ce qui pourrait, sous d’autres mains, devenir anecdotique n’est pas flatté par des fards faciles, mais revivifié par une inépuisable énergie improvisatrice ! Les Musiciens de Saint-Julien parviennent à introduire dans leur monde chaleureux et débridé l’imposant effectif des enfants de la Maîtrise. Fi des moments de complaisance (introduction du Noël bressan), de l’affadissement de certains originaux (pauvre Noël suisse de Corrette) et de la passagère impression d’un élégant pêle-mêle : la magie des noëls opère quoiqu’il advienne !

décembre 2016

Le Monde

Marie-Aude Roux

Voilà un disque qui réunit tout le monde au pied du sapin. Les mélodies de Noël sont ici rendues à la vérité de l’histoire, de leur histoire. François Lazarevitch a pour cela fait un travail de moine, puisant aux sources des textes bibliques pour les paroles, convoquant des langues perdues ou rares, ravivant enfin les polyphonies de couleurs instrumentales moins usitées que de coutume (guitare, tympanon…) Mêlées à la jubilatoire enluminure des Musiciens de Saint-Julien, les voix pures des « anges » de la Maîtrise de Radio France complètent un séduisant tableau de la Nativité en musique.

décembre 2016

Le Devoir

Christophe Huss

La ferveur

On cherche en vain pendant 54 minutes chez […] la flamme que l’on met 5 secondes à trouver dans le grand disque de Noël du millésime 2016: « Noël baroque » du formidable François Lazarevitch et ses Musiciens de Saint-Julien. Cet ensemble nous a éblouis dans quasiment tous ses projets, notamment « Et la fleur vole, des airs à danser autour de 1600 », l’un de nos disques de l’année 2010.
[…] Les Musiciens de Saint-Julien sont joints par la pureté des voix des enfants de la Maîtrise de Radio France, dirigée par Sofi Jeannin. Deux originalités nous concernent particulièrement dans ce disque : « Iesous Ahatonnia », en version huronne, et « C’est une fille muette » (traditionnel québécois), tous deux dans des réappropriations et arrangements du musicien et chercheur François Lazarevitch. Ce dernier cherche à mettre en relief les « différentes langues, patois régionaux et accents qui illustrent la diversité et la richesse extraordinaire des cultures dans la France et la Nouvelle-France d’alors ». Fascination et émotion nous étreignent à l’écoute de ce fervent et raffiné voyage musical dans le temps.

décembre 2016

BR Klassik

Torsten Preuß

Barocke Weihnachtsgesänge aus Frankreich

Josef läuft vor Maria davon, der Esel trinkt Wein, und statt der drei Könige kommen Indianerhäuptlinge: François Lazarevitch hat französische Noëls aufgenommen. Und die sind etwas anders als deutsche Weihnachtslieder…
DER CD-TIPP ZUM NACHHÖREN
Sie sind ganz anders als die deutschen Weihnachtslieder: die barocken Weihnachtsgesänge aus Frankreich, die sogenannten « Noëls ». Keine süßliche Behaglichkeit, keine romantische Verklärung. Sondern ein unbefangen naiver Blick auf die Krippe von Betlehem:
« Da nahmen die Hirten ihre Obœn und Dudelsäcke und zogen los, um das neugeborene Kind zu sehen. Und als sie dort ihre Becher geleert hatten, machte einer eine Suppe aus Rüben. Und Gillot brachte Josef und Maria Hasen und Rebhühner, gebratene Lärchen und Kormorane. Und Vikar Jean gab dem Esel Wein von zuhause, damit er lauter iahen konnte. »
Lebensprall, humorvoll, manchmal auch staunend wie eine Kind – die Noëls erzählen zum Beispiel von Josef, der sich vom Acker machen will, als er von der Schwangerschaft erfährt. Vom Hirten, der sich vorstellt, wie er das Baby wickeln wird. Aber auch von einem stummen Mädchen, dem draußen auf dem Feld die Jungfrau Maria erscheint – und das zuhause zum Erstaunen seiner Eltern plötzlich wieder zu sprechen beginnt.
AUS DREI KÖNIGEN WERDEN DREI GROSSE HÄUPTLINGE
Stumme Zeugen zum Sprechen zu bringen – dieses kleine Wunder ist auch dem Flötisten François Lazarevitch gelungen. Denn zwar sind die Melodien der Nœls vielen Organisten und Alte-Musik-Fans bestens bekannt, weil Charpentier und Corrette, Daquin und Dandrieu und viele andere Barockkomponisten darüber ihre beliebten Variationen geschrieben haben. Aber es sind eben ausnahmslos wortlose Variationen. Die Texte der alten Lieder waren dagegen bisher nur schwer zugänglich. François Lazarevitch hat nun alte Weihnachtsbibeln durchforstet und konnte so den Melodien ihre Texte zurückgeben. Auch Lieder in alten französischen Dialekten sind dabei – und eines in Indianersprache, gedichtet vom Jesuitenpater Jean de Brébeuf, der im 17. Jahrhundert in Kanada missionierte und aus den Heiligen Drei Königen kurzerhand drei große Häuptlinge machte.
VORGEZOGENES WEIHNACHTSGESCHENK
Stimmungsvoll und charmant sind die Arrangements, die Francois Lazarevitch seinen Musiciens de Saint-Julien auf den Leib geschrieben hat. Musette und Hackbrett, Blockflöten und Obœ tauchen nicht nur die Lieder in pastorale Farben, sondern als kleine Zugabe sogar Corellis Weihnachts-Concerto grosso. Und der Kinderchor von Radio France unter der Leitung von Sofi Jeannin lässt Könige und Hirten, Soldaten und Engel mit einer solchen Freude, Klarheit und Leichtigkeit auftreten, dass einem einfach das Herz aufgehen muss. Eine solch inspirierte Noël-CD habe ich mir schon lange gewünscht. Und dass es sie nun tatsächlich gibt, ist wie ein vorgezogenes Weihnachtsgeschenk.

décembre 2016

Das Klassik Blog

« Lorsque Sofi Jeannin m’a fait part de son désir de faire chanter Noël à ses maîtrisiens, je m’en suis réjoui », berichtet François Lazarevitch. Denn der Flötist und Leiter des Enembles Les Musiciens de Saint-Julien sammelt schon seit längerem Noten mit dem Ziel, ein solches Programm zusammenzustellen. »
Weihnachtsmusik aus französischen Quellen des 17. und 18. Jahrhunderts ? das bedeutet in erster Linie Instru- mentalmusik, von Marc-Antoine Charpentier, Michel-Richard Delalande, Claude Balbastre, Jean-François Dandrieu, Louis-Claude Daquin und anderen namhaften Komponisten. In ihrem Werken, ganz im opulent-barocken Stil ihrer Zeit, haben sie die alten Volksweisen « verarbeitet ».Lazarevitch hat nun die Texte dazu ausfindig gemacht und dann unter den vorhandenen Werke jene ausgewählt, zu denen die Verse am besten passten. Sorgsam hat er die vergessenen Lieder rekonstruiert, und dabei das musikalische Material dem Text sowie der vorhandenen Besetzung angepasst.
Die Kinder und Jugendlichen der Maîtrise de Radio France präsentieren unter Leitung von Sofi Jeannin diese wiedererweckten Noëls, die immer auch noch ein wenig ihre barocke Gestalt behalten. Es ist nicht zu überhören, dass die Mitglieder dieses Chores mit Sorgfalt ausgewählt und ausgebildet werden. Sie singen wirklich berückend. Nicht unwesentlich tragen auch Les Musiciens de Saint-Julien zu dem Zauber dieser CD mit bei; man höre nur Corellis berühmtes Weihnachtskonzert, hier gespielt mit Blockflöten und Fagott. Spannend erscheint zudem, dass die Noëls oben- drein die kulturelle Vielfalt Frankreichs spiegeln, mit einer Vielzahl von verschiedenen regionalen Mundarten und Akzenten. Sehr stimmungsvoll!

décembre 2016

HR Online.de

Adelheid Kleine

Noël Baroque: So klang Weihnachten 1695

Weihnachtsstimmung – wann beginnt die? Wenn Bachs Oratorium erklingt? Oder wenn die erste, zweite, dritte, vierte Kerze brennt? Beim Glühwein auf dem Weihnachtsmarkt? Oder erst, wenn der Baum steht?!
Hier kommt ein Album, das auf jeden Fall Stimmung macht, garantiert kitschfrei. Es kommt aus Frankreich.
« Noël Baroque » heißt die CD – eine Koproduktion von Alpha-Classics und Radio France – mit dem Kinderchor Maitrise de Radio France und den Musiciens de St.Julien unter der Leitung von François Lazarevitch.
Glanz und Lebendigkeit, auch ein wenig Magie strahlen sie aus, die alten Weihnachtsgesänge. Zu ihnen wurde getanzt und getrommelt, man erzählte in Mundart die Weihnachtsgeschichte und erhellte zur Wintersonnenwende die kleinen barocken Kapellen mit warmem Kerzenschein.
Noël baroque – so wird es vielleicht gewesen sein, im ländlichen Frankreich des frühen 17. Jahrhunderts.
« Noël », so nennt man in Frankreich nicht nur das Weihnachtsfest, auch die Gesänge, mit denen die Geburt Christi gefeiert wurde, tragen den Namen. « Oh Herodes, Ihr werdet ihn nicht finden, den neugeborenen König » heißt es in diesem alten « Noël ». Solch barocke Verse hat über viele Jahre der umtriebige Musiker François Lazarevitch gesammelt. In unserem Nachbarland ist er ein heimlicher Star, dafür bekannt, Alte Musik zum Erlebnis zu machen, lebendig und doch so authentisch wie möglich. Lazarevitch und sein Ensemble, Les Musiciens de St.Julien, haben nicht lange gezögert, als der Kinderchor Maitrise de Radio France mit einem Wunschzettel ankam: ein gemeinsames Weihnachtsalbum!
Aus einfachen Volksweisen haben sie echte Meisterwerke geschaffen, allerdings: Alle rein instrumental. Passende Verse dagegen hat François Lazarevitch in alten Weihnachtsbibeln gefunden, und so hat er in einer unermüdlichen Geduldsarbeit Texte und Melodien zusammengefügt und damit wahre Schätze restauriert: Noëls in altem Französisch, in regionalen Dialekten und Mundart, kombiniert mit glanzvollen Arrangements für Originalinstrumente wie Hirtenflöte oder Musette – ganz pastoral gehalten.
Wer bis jetzt noch nicht in Weihnachtslaune war, der kommt mit « Noël Baroque » garantiert in Stimmung: Den Kinderchor Maitrise de Radio France wussten schon Komponisten wie Olivier Messiæn zu schätzen, und aktuell singen die jungen Sängerinnen und Sänger unter der Leitung der versierten Schwedin Sofi Jeannin. Darüber hinaus haben sie mit Lazarevitch und seinen Musiciens de St.Julien ein Ensemble an ihrer Seite, das mit pulsierendem Spiel und innerem Feuer zu den Ursprüngen zurückkehrt, als die Musik auch getanzt wurde. Seinem Namen macht das Ensemble übrigens alle Ehre, denn benannt haben sich die Musiciens de St. Julien nach ihren Vorbildern: den barocken Spielleuten und Tanzgeigern.
« Noël Baroque » ist ein Weihnachtsalbum ohnegleichen. Die alten Weisen hat man schnell zum Mitpfeifen auf den Lippen, und weil selbst der Franzose sich mit der barocken Mundart schwer tun dürfte, gibt’s für absolute Liebhaber die Texte im Begleitheft der CD (übrigens auch auf Englisch).
Fehlen dann nur noch ein paar Kerzen und ein Vin chaud – und damit kann Weihnachten doch eigentlich kommen, oder?!

novembre 2016

Crescendo Magazine

Olivier Vrins

Divins Noëls

On sait que, dès la fin du 17ème siècle et durant tout le 18ème, les organistes français avaient coutume d’improviser et de composer des variations sur des thèmes populaires de chansons de Noël. Lebègue fut le premier à dédier des noëls à l’instrument à tuyaux, lesquels furent publiés dans son 3ème Livre d’orgue. L’idée séduisit Gigault, qui fit œuvre de précurseur en consacrant un recueil exclusivement à des noëls (son Livre de noëls variés, sorti de presse en 1682). Vers 1740 parut un Nouveau livre de noëls pour l’orgue et le clavecin, signé Daquin, dont les douze pièces demeurent actuellement les plus connues du genre, abstraction faite des vingt-deux noëls de Corrette regroupés dans son Nouveau livre de noëls avec un carillon pour le clavecin ou l’orgue. Ce dernier recueil, imprimé en 1741, fut un tel succès qu’il fut réédité douze ans plus tard. On y trouve, notamment, des variations sur le « Noël Suisse », « Quand Dieu naquit à Noël », « Tous les Bourgeois de Chastre », « Joseph est bien marié », ainsi qu' »Une Jeune Pucelle ». Cette dernière chanson (que d’aucuns se souviendront certainement d’avoir entendue dans le film d’Alain Corneau Tous les matins du monde) inspira également Lebègue et inaugure le Onzième Noël en récit en taille, sur la tierce du Positif avec la Pédalle de flûte, et en duo, de Daquin, publié en 1757. C’est déjà sur cette mélodie que M.-A. Charpentier avait écrit, à la fin du 17ème siècle, le second Kyrie de sa Messe de Minuit H. 9. Dans cette œuvre, l’auteur de David et Jonathas avait utilisé les thèmes de nombre de ces noëls populaires, auxquels il avait substitué les paroles latines de l’Ordinaire de la messe: la mélodie des « Bourgeois de Chastre » résonne ainsi dans le Gloria, celle d' »A la venue de Noël » dans le Credo, et celle de « Joseph est bien marié » dans le premier Kyrie. De ce « Joseph », une myriade de variations pour le clavier nous sont parvenues, dont les plus célèbres sont dues à Raison et à Dandrieu, lequel nous a également légué plusieurs Noëls posthumes, parus en 1759 (le recueil de noëls publié sous le nom du même compositeur trente ans auparavant n’était, en réalité, que la reproduction d’un ouvrage antérieur d’un autre auteur). Corrette suivit l’exemple de Charpentier en 1788, avec sa Messe pour le temps de Noël – qui fut, soit dit en passant, la dernière œuvre avec orgue publiée avant la Révolution française. Les mélodies précitées se retrouvent toutes sur le disque que voici, de même que « Or nous dites Marie », tiré du Deuxième Noël, en dialogue, Duo, Trio, sur le cornet de récit, les tierces du Positif et la Pédalle de flûte de Daquin. François Lazarevitch et ses Musiciens de Saint-Julien réhabilitent ces noëls immémoriaux, restituant les textes qui les accompagnaient à l’origine, chantés ici par la Maîtrise de Radio France. Du reste, si les variations composées par leurs ancêtres organistes continuent d’imprégner les différentes pièces (comme en témoignent, notamment, les ornements qui émaillent quelques-unes d’entre elles), les claviers sont contraints au silence ? à l’exception d’un orgue positif, particulièrement discret ? et remplacés par un ensemble instrumental. Une idée qui n’a rien de saugrenu. D’abord, parce que les organistes des siècles passés l’avaient eux-mêmes suggérée : dans la préface de ses Noëls, par exemple, Corrette indique la façon de jouer les œuvres sous forme concertante « à la manière de Hændel », alors que l’édition imprimée des douze noëls de Daquin précise, à même le titre, qu’ils « peuvent s’exécuter sur les violons, les fûtes, hautbois, etc. ». Ensuite, parce que les bois confèrent à ces chants traditionnels un ton pastoral qui leur va comme un gant. Le timbre naturel et délicat des jeunes chantres accentue encore le caractère rustique, sincère et souvent naïf de ces partitions certes sans prétention, mais d’un charme exquis. Quant à l?incontournable Concerto pour la nuit de Noël de Corelli, qui orne également ce disque, n’allez surtout pas croire que la formation normande n’a pas pris la peine de nous le faire découvrir sous un jour nouveau: aux deux violons et violoncelle qui se le disputent dans la plupart des enregistrements, Lazarevitch et ses comparses substituent deux flûtes à bec et un basson, à l’image d’un arrangement de cette œuvre publié en Angleterre en 1725, mettant ainsi en relief le climat bucolique de l’œuvre. Restent ces deux noëls québécois, extirpés du gouffre du temps pour notre plus grand bonheur: « C’est une fille muette », dont seule la ligne mélodique passa à la postérité et que Lazarevitch pare d’un ravissant tissu instrumental, et « Iesous Ahatonnia », issu du folklore huron et noté dans un recueil de Noëls anciens de la Nouvelle-France datant de 1913. Voilà donc un nouveau petit bijou à mettre au crédit du label Alpha, qui permettra à ceux qui le souhaitent de réveillonner à l’abri des rengaines qu’on nous ressasse à chaque solstice d’hiver, sans renier pour autant la pure tradition de Noël.

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